Une très courte nuit et le grand jour est arrivé. La première étape me mène à Witry les Reims après 670 km et 7h30 d'autoroute. Une étape avalée à vitesse raisonnable pendant laquelle rien de particulier n'est à signaler si ce n'est les péages d'autoroute.
J'en suis sorti 3 fois et à 2 fois la catégorie du véhicule était erronée (prix d'une voiture).
Au retour un mail sur le site concerné et j'ai été, après vérification d'usage, remboursé de la différence. Cela a été la dernière fois que j'ai eu à payer pour emprunter une autoroute (merci terre hospitalière française) car tous les autres pays traversés ont laissé tranquille ma carte de crédit. 

sanglier des ardennes

 

 

Je savais que les sardines étaient grosses à Marseille, je ne pensais pas que les sangliers étaient géants du côté de Sedan.

Wallenhorst :

La seconde journée de voyage est aussi une étape d'autoroute, mais en Allemagne. J'ai parcouru en 6h30 de nouveau 670 km . J'avais souvenir de chaussées faîtes de plaques de béton mal raccordées (un voyage au Danemark, il y a 15 ans) mais c'était "avant". Le réseau goudronné est en 2 ou 3 voies sur lesquelles j'ai atteint des vitesses autorisées que je tairai et tout ça dans un sentiment de sécurité.


C'est un bonheur de rouler en Allemagne car les allemands sont très disciplinés ( ce qui est loin d'être le cas lorsqu'ils quittent leurs frontières) , respectueux des autres usagés de la route et prudents car ils ont l'habitude que la file de gauche accueille les grosses berlines. Les stations d'essence sont espacées d'environ 60 km ce qui permet à ceux qui n'ont pas beaucoup d'autonomie de ne pas stresser inutilement.


Pourtant je ne serai pas honnête si je ne vous narrai pas ma mésaventure. A vitesse française autorisée mon autonomie approche les 450 km mais les autoroutes allemandes permettent de décrasser la moto et le pilote. Je ne suis pas un motard "poignée dans le coin" cependant vu que le paysage n'a rien d’idyllique je tourne la poignée et prends la file de gauche le regard porté au loin. Que c'est bon de voir le ruban asphalté défiler, de se concentrer sur la circulation sans avoir à scruter toutes les cachettes possibles auxquelles nos "petits hommes bleus" nous ont habitués en France. Ce sentiment de plénitude s'enfuit d'un seul coup lorsque je jette un œil sur ma jauge à essence, elle indique que je suis en réserve. Après avoir roulé encore quelques kilomètres à des vitesses élevées , je me résous à rejoindre la file de droite et me glisse entre 2 camions pour rouler à 80 km/h (heureusement ma visière est fumée !!!). Comme je suis à un endroit où je change d'axe et donc d'autoroute, je ne suis plus sûr des kilomètres me séparant de l'or noir raffiné. Je décide donc d'aller à la recherche d'une station dans la ville la plus proche. Après avoir assouvi la soif de mon destrier, j'ai pu rejoindre ma route où je l'avais quittée et fort de ma mésaventure je n'ai pas oublié de surveiller la jauge de carburant.



Koge au Danemark (petite ville  50 km en dessous de Copenhague) doit m'accueillir pour la troisième étape. Je prends le ferry Puttgarden- Rodby Faerge, environ 1h00 de traversée et il y en a 45 par jours. 530 km en 7h30, j'arrive comme prévu vers 15h30. C'est une ligne de conduite que j'ai décidé, partir tôt le matin 7h30 au maximum, ce qui me permet de faire des arrêts photos, d'arriver en cours d'après-midi et après l'installation et la douche à l'hôtel , de marcher pour évacuer toute la fatigue accumulée pendant le trajet. Cette ville est typique de l'architecture Danoise, c'est une citée de 50 000 habitants à l'échelle humaine, elle aurait mérité un arrêt un peu plus long.


Kristineham :

Le pont de l'Oresund  ( Oresundsbron) relie le Danemark à la Suède ( Copenhague à Malmoe). On emprunte un tunnel immergé de 4 000 m pour se retrouver sur un pont en partie suspendu de 7900 m environ, une île artificielle  de 4 000 m fait la transition entre les 2 constructions.


Mes premières impressions de la Suède sont mitigées. J'avais lu que les suédois étaient très écologistes et très respectueux du code de la route. Les 6 radars que j'ai dénombré en moins de 10 km ne sont pas des plus accueillants, les autochtones roulent vite, méprisent les clignotants, ne supportent pas d'être doublés par un français en moto. Les voitures n'ont rien d'écologiques, des breaks de grosses cylindrées . Une chose m'a aussi interpellé, de nombreuses remorques de camion dans les champs le long des routes servent de panneaux publicitaires. J'arrive enfin après 600 km et 7h15 de route. J'ai dû subir 300 km de crachin (diluvien) breton. Me voici à l'hôtel, après un rapide bonjour, on me demande de régler la nuitée. J'ai retrouvé cette façon de faire dans tous les hôtels en Suède, sauf un.

Kristineham est une jolie petite ville.

 

 


Ostersund :

La cinquième étape me conduit à Ostersund. C'est une ville sans grand charme, la plus grande ville du centre-ouest de la Suède, l'hôtel que j'ai réservé est lui aussi sans grand charme et de plus mal signalé. Mais cette journée m'a réconcilié avec ce pays. Il m'a fallu 8h15 pour parcourir les 580 km. Il fait très beau, l’asphalte des routes est magnifique et le paysage commence à offrir ce pourquoi je voulais aller au Cap Nord. La circulation est très, très fluide en dehors des grandes villes. Les stations d'essence sont rares, les lacs et les forêts s’enchaînent et les arrêts photos sont nombreux.